Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

Thermalisme Saubusse casse les codes

Alors que la fréquentation des thermes de Saubusse a doublé en 10 ans, Arnaud et Arthur Laborde continuent d’innover.

Si l’activité thermale marque le pas en 2019 au niveau national, avec une érosion de la fréquentation de 3,5 %, à Saubusse, les thermes ne connaissent pas la crise. Avec une hausse de 6,5 % de leur fréquentation, ils poursuivent leur progression entamée il y a 10 ans, passant de 1 100 curistes en 2009 à 1 500 en 2014, pour atteindre 2 300 aujourd’hui. À deux pas de l’Adour, à quelques encablures de l’océan et du Pays basque, la plus petite station thermale des Landes capitalise justement sur son caractère intime. Une proximité avec les curistes qui lui vaut d’arriver en tête des avis sur le site Lescuristes.fr pour la deuxième année consécutive. « J’ai d’abord craint que ce positionnement ne crée de la déception dans la mesure où notre établissement, plutôt adapté au curiste nature, n’est pas hyper moderne. Mais, j’ai vite été rassuré, c’est son caractère familial qui fait la différence », se réjouit Arthur Laborde. À 28 ans, le quatrième représentant de la famille qui, a créé l’établissement en 1922, savoure ce nouvel élan qui, avec un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros annuel, permet d’envisager des investissements. « En plus de l’entretien des installations qui représente chaque année entre 5 % et 10 % du chiffre d’affaires, d’ici 2021, nous allons effectuer des travaux sur les vestiaires, puis sur la piscine et l’espace thermal, avant d’augmenter le nombre de studios et de T2 pour accueillir les curistes », précise son père, Arnaud Laborde, désormais président du cluster régional Aqui O Thermes.

VERS DES SOINS TOUTE LA JOURNÉE

Si l’établissement a acheté un terrain voisin, difficile de pousser les murs néanmoins. Actuellement, en haute saison, avec 25 personnes par soin, sa capacité d’accueil ne dépasse pas 200 personnes par jour. « Il y a des habitudes ancrées dans le thermalisme. Pourquoi, par exemple, faut-il que la cure débute à 5 h 30 du matin pour se terminer à 13 h ou 14 h ? Nous étudions la possibilité d’étendre les soins sur la journée. Si nous passions de 2 300 à 3 500 curistes, il faudrait, bien sûr, étoffer l’équipe, mais cela permettrait aussi de rentabiliser l’hôtel qui n’est occupé qu’à 60 % en novembre, et le restaurant », pointe Arthur Laborde. Une structure hôtelière qui fonctionne également avec les séjours de remise en forme que son père a lancés dans les Landes en 1985. Lui continue d’ailleurs de penser que le développement du thermalisme passe par les vertus préventives de la cure, et des séjours de deux fois huit jours dans l’année.

DU BRUMISATEUR À LA GAMME COSMÉTIQUE

Les témoignages des curistes tendent à le démontrer, l’eau thermale locale aurait aussi des effets bienfaisants sur la peau. Il n’en faut pas plus à Arthur Laborde pour lancer la brume thermale Saubusse en partenariat avec un industriel lyonnais, après plus d’un an de recherches dermatologiques et cliniques. « Il existe aujourd’hui peu d’usines normées en France. Nous travaillons avec des spécialistes pour la fabrication, des gens du sérail au niveau commercial », observe le jeune dirigeant. La première édition de 60 000 unités, en cobranding avec le laboratoire Michel, commercialisées en février 2019 s’est écoulée, en six mois, dans 220 pharmacies en France, les Ehpad, cliniques et maternités. La fournée 2020 met la barre à 80 000 exemplaires. « Pour entrer dans les pharmacies, il faut être compétitifs. Et pour l’être il faut atteindre 100 000 unités. Pour l’instant, notre différence avec les grandes marques connues se fait sur le prix, en réduisant la marge. Et chaque flacon est un véritable outil de communication pour les thermes, à un coût identique à celui d’une brochure ». S’il met les moyens sur le brumisateur, pour asseoir la notoriété de l’eau thermale, cœur de métier des thermes, il travaille actuellement avec un laboratoire biarrot sur la mise au point d’une gamme commune de cosmétiques dédiés aux peaux sensibles qui devrait voir le jour en 2020. « Dans la mesure où il faut entre 12 et 18 mois pour développer un projet, nous préférons monter dans un train en route », résume-t-il. Il semblerait que Saubusse thermal soit dans le bon wagon.

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